Navidad, Pavo y Paneton

On commence quelques jours avant Noël...
Par la décoration de la maison...
Et la crèche traditionnelle...

 

Les rues ne sont pas décorées...
J'ai juste vu reluire les enseignes...
Des "bureaux de change"...

 

Qui transforment en "Soles"
Les Euros et les dollars...
Envoyés par la famille...
Qui travaille à l'étranger.

Les entreprises offrent en général à leurs employés...
Un ticket pour retirer un "Pavo" (dinde) dans leur supermarché...
Le monstre livide et congelé pèse dans les dix kilos...
Et une fois décongelé et farci...
Il doit cuire cinq bonnes heures...
Pour être à point aux douze coups de minuit...

 

Heure où la ville s'embrase de feux d'artifice...
Tirés depuis les appartements où la rue...
Évidemment c'est interdit...
Mais... c'est la NAVIDAD.
Le jour de Noël, la famille vient vous visiter...
Excellente occasion pour écouler les restes...
De l'affreuse bête...
Mais en échange vous recevez un Panéton...

 

Sorte de brioche industrielle très sucrée...
Fourrée de fruits confits ou de chocolat...
Il y en a qui arrosent tout ça...
D'inca kola ou autre "gaziosa"...
Mais là, c'est franchement suicidaire.

Le fantôme de la cireuse de pompes

Souvent en arrivant à LIMA...
Notre première sortie...
Est réservée au parc central de MIRAFLORES.

Il est peuplé de chats...
Qui vous regardent avec indifférence.

Je flânais dans les allées...

Quand ce chat roux est sorti d'un buisson...
Comme une fusée.
Il a disparu très vite.
Et en le cherchant du regard...
J'ai vu cette scène étrange...

Une superbe fille...
S'agitait sur les pompes...
D'un Liménien lambda...
Planqué derrière son journal.
Cette fille là n'était pas réelle bien sûr.
C'était un fantôme...
Venu jeter un sort...
Aux descendants des conquistadors.
Et je doute fort que le malotru...
Puisse jamais retirer les pieds...
De ces tristes godasses.

La Selva

5 à 10 heures de navigation depuis Iquitos...
Le bateau vous dépose là sur la rive de l'Amazone...
Vous pénétrez dans la selva (jungle)...
Et une nouvelle vie commence.

Paradigme, vous avez dit paradigme!

J'étais déjà tombé sur ce mot là...
Situé dans mon imaginaire...
Entre paracétamol et paramilitaire...
Sans plus me préoccuper de sa signification.
Et puis samedi dernier en ouvrant...
M le Magazine...
La pompe à fric du quotidien Le Monde...
Rendu illisible par les pubs de luxe...
Et autres photos du même tonneau...
Je tombe sur "une page d'écriture" intitulée...
"Juste un mot...Paradigme"....
Qui explique fort bien que paradigme est un synonyme pompeux...
de "modèle" ou de "concept"...
J'ai recherché dans mes lectures du passé...
Où j'avais déjà rencontré ce "paradigme"...
Rien , quand subitement je me suis retrouvé en 1994...
Je venais de terminer un cours sur la méthode MERISE...
Avec ses modèles conceptuels de données et autres cardinalités...
C'était l'époque où je cherchais à rattacher ces abstractions informatiques...
A des concepts d'organisation plus humains...
Et je suis tombé dedans...
"Le management évolutionniste" d'Ervin Laszlo...
Cycles catalytiques croisés et paysages adaptatifs...
Théorie du chaos et effet papillon...
Bien avant Bénabar...
Je revenais toujours à ces ouvrages là...
Avant chaque chantier d'organisation...
En fait, je baignais dans le paradigme sans le savoir...
D'ailleurs Ervin Laszlo a récemment publié...
"Le nouveau paradigme de la co-évolution"...
Que je n'ai absolument pas envie de lire.

PARIS cadenaille

Ce dimanche matin là...
Nous sommes partis du Marais...
Pour regagner l'île Saint Louis par le pont Marie...
Et admirer Notre Dame du pont de la Tournelle...

Arrivés au Pont de l'archevéché...
Une montagne de cadenas barrait la perspective...

Petit détour par Notre Dame avec des files d'attente de touristes asiatiques...
Pire qu'en plein mois d'Août...
Mais aussi quelques touristes locaux...

Nous nous sommes échappés par le quai des Orfèvres...
Pour rejoindre le Pont Neuf ...

Et retrouver un Pont des Arts méconnaissable...

Croulant sous le poids de milliers de cadenas...
Vendus sur place par des marchands de Tour Eiffel...
Reconvertis dans ce nouveau business.

En longeant les quais pour rejoindre les Tuileries...
Nous avons croisé au moins autant de CRS que de voleurs à la tire.

Juste le temps de reprendre notre souffle...
Au pied d'une statue de Maillol au jardin du Carrousel...

Avant de traverser les Tuileries au pas de course...
Couple sans enfant....

 Couple frileux

 

Jeunes filles épanouies...

 

Jusqu'à l’arrivée à la place de la Concorde.
On peut même y louer une Ferrari...
Sûrement pour remonter les Champs Élysées...
Ou faire un casting de "pre wedding"

Qui sevira de "modèle" pour un vrai mariage...
De Chinois adipeux et friqués.

On remonte ensuite vers la Madeleine...
Toujours dans une ambiance "vol à la tire"...
Style Sacré Cœur...
Pour arriver à l'Opéra baigné de soleil....

Animation musicale de qualité par un chanteur de rue nommé Youri...
Apprécié par un public nombreux et une jolie gazelle...

Juste le temps de regagner la gare St Lazare...
Dans une ambiance musicale sympathique...

Et de retrouver notre grisaille Normande...
Qui s'est franchement transformée en déluge...
A notre arrivée en gare d'Yvetot.

La photo de rue et le paysage

Je pratique rarement la photo de rue...
Question de caractère et de timidité sûrement...
J'ai toujours en mémoire cette citation de CAPA..
"Si ta photo n'est pas bonne, c'est que tu n'étais pas assez près"...
Alors j'ai fait des travaux pratiques...
La semaine passée dans les rues de Bordeaux...
Le GXR Ricoh équipé d'un 24mm...
Réglé pour une mise au point nette entre 1m et l'infini...
Sangle autour du cou, appareil à 1m du sol...
En position de contre plongée...
Je regarde autour de moi dans la rue...
Et je déclenche sans viser en regardant le sujet.

 

Un hypocondriaque...

 

Un couple de "Bordelais de Bordeaux "...

Une manifestation étudiante...

Résultat satisfaisant...
Mais je préfère nettement la photo composée au 75mm

En regardant ce que je fais...
Et en prenant mon temps...
Et du temps...
J'en ai.

Bordeaux, les quais

Quatre ans depuis notre dernière visite...
Des échos dans la presse de"binge drinking" du côté du miroir d'eau...
Alors quel plaisir de le retrouver intact...

Et d'admirer le Pont de Pierre au travers de sa brume légère...
Pas de dégradations aux  alentours...
Occupés par cyclistes et promeneurs...

 

Il y a même des chiens qui font du skating...

Juste remarqué ce jeune "cadre"...

Qui semble prier au cul d'une jeune vache bigarrée...
Un hindouiste sûrement.



Vers les derniers hangars...
On peut apercevoir le nouveau pont "Chaban Delmas"...

Et avec un peu de chance il se lèvera devant vous...
Pour une heure ou deux....

Magnifique!
Mais certainement peu pratique...
Pour les joggeurs qui avaient prévu de regagner la rive droite par ce moyen.

Grisailles...

Deux bons mois de soleil...
Pourtant on avait parfois l'impression...
Que les couleurs vives cherchaient à fuir le présent...
Désespérément...

Aujourd'hui, c'est le 11 Septembre...
Tout est redevenu gris...

Les calvaires, omniprésents, nous bouchent l'horizon...
Comme les feuilles d’impôts, arrivées ce matin.
Bon, il parait qu'on vient d'échapper à la 3ème guerre mondiale...
Mais pour combien de temps.

Une rose rouge

"Ah je me réveille à peine...
Je vous demande pardon...
Je suis encore un peu décoiffée..."
Disait la rose au Petit Prince.
La mienne est apparue ce matin, dans le jardin...
Elle ne s'est pas laissée photographier comme ça...
Elle m'a un peu piqué...
Puis elle refuse de se laisser publier sur face book...
Comme un vulgaire hamburger.
J'en profite pour relire le Petit Prince...
Pour oublier la stupidité des hommes...
Qui passent leur temps à se faire la guerre...

L'éclisse, la lamelle et le grain de sable

Il y a quelques jours un train déraillait à Brétigny à cause d'une éclisse...
Peut être...
Il y a 13 ans, un Concorde s'écrasait à Gonesse à cause d'une lamelle...
Peut être...
C'est curieux cet univers des transports hypersécurisé...
Qui est si facilement déstabilisé par un grain de sable...
Je pourrai aussi citer l'Airbus A330 qui un tombé en mer comme un caillou...
A cause de cristaux de glace dans les sondes de vitesse...
Ou de ce 777 qui a raté son atterrissage...
Parce que le pilote avait été formé sur cet avion...
Uniquement sur simulateur...
Étrange monde dominé par la rentabilité au mépris de la sécurité des usagers.


Pourtant en 1986 j'ai vu ce Concorde avec 100 personnes à bord...
Simuler avec brio un atterrissage sur le mouchoir de poche d'un aéroclub...
Sans filet ...

Ce pilote là était un as qui dominait sa machine en manuel...
Et était sûr de son entretien...
Parce qu'il faisait partie intégrante de son métier.
Actuellement les compagnies aériennes et ferroviaires...
Ont privatisé leur entretien...
Mais à quel prix pour la sécurité?

Regardez cette vieille Loco et les petits hommes en bleu...
Qui s'activent à son chevet...
Vous vous rappelez peut être le bruit métallique...
Qu'on entendait jadis avant chaque départ de train...
Un simple controle "à l'oreille"...
Pour vérifier que tout allait bien.
Il y avait beaucoup de tests répétitifs de ce type...
Faits par de petites gens sans importance...
Qui ont été avantageusement remplacés...
Par des machines "intelligentes" et des gestionnaires "irresponsables".

Cloud computing

Après 25 ans de liberté...
Où on a pu faire à peu près tout ce qu'on voulait...
De façon quasi gratuite...
Le cancer capitaliste...
Commence à ronger la toile.

 

J'ai eu mon premier ordinateur en 1983...
Un commodore 64 avec enregistreur à cassette...
J'ai appris le Basic avec cette merveille...
Et découvert le tableur.
En 1988 j'ai acheté mon premier ordinateur portable...
Un Goupil Club Français qui pesait 8kg...
J'ai appris le Pascal et l'Assembleur...
J'avais même un peu d'avance sur le service informatique de ma boîte...
Après j'ai gouté à Unix, au "C"...
Puis il y a eu les réseaux, internet...
J'ai animé des opérations de réengineering...
Tripoté les gros systèmes , style SAP...
J'ai terminé à l'époque du BPM...
Et de l'urbanisation informatique...
Mais même avec tous ces monstres...
On restait libre de nos propres applications.
Venue la retraite à la campagne...
Je me suis équipé en 2007...
D'un PC sous windows XP...
Et d'un Mac Book sous OS10 Léopard...
Qui n'est déjà plus compatible avec les dernières versions de Firefox...
Mes logiciels de base datent de 2003...
Et me suffisent amplement pour mon "bricolage personnel".
Il y a deux ans, première alerte..
Impossible de rentrer des images de taille correcte dans mon blog "gratuit"...
Solution Google :
Picasa à 20€ d'abonnement par an...
C'est ça le cloud computing et je ne l'ai pas vu venir.
J'ai aussi l'habitude de faire mes revues de presse le matin...
A partir de "Rue 89" qui a été racheté récemment par le nouvel Obs...
C'est devenu illisible à cause de la pub...
Et je pense que bientôt on me demandera de payer...
Pour éliminer la pub...
Idem sûrement pour Facebook et Flickr...
Bientôt les grandes marques comme Adobe...
Ne vendront plus de logiciels individuels...
Mais uniquement des abonnements et des espaces de stockage...
Qui vous engageront dans une spirale infernale...
Et encore une fois nous seront traités comme des esclaves de la consommation...
Alors je reviendrai définitivement à mes carnets de notes Moleskine...
Et à mais appareils photo argentiques...
J'emmerde le monde de la finance...
Et de la consommation forcée.

Sac de nœuds

j'ai pris cette photo à Lima...
De la fenêtre de ma (très) belle sœur...
Qui possède l'eau, l'électricité, le téléphone...
Le câble, l'internet haut débit, etc...
Seule manque à l'appel, la prise de terre...
Inconnue sous ces latitudes.

Chez nous tous les fils et tuyaux sont enterrés...
La vue aérienne est dégagée...
Mais les chaussées sont souvent ouvertes.
Les fils enterrés sont plus esthétiques...
Mais moins accessibles que les fils aériens.
En fait, on préfère souvent  cacher nos problèmes...
Plutôt que de les étaler au grand jour pour les résoudre.

Petite expérience personnelle...
Ayant vécu depuis le Pérou, la tentative de pompage des économies des Chypriotes...
Par les banksters  européens...
J'ai décidé de mettre de l'ordre dans mes économies dès mon retour...
En ouvrant un bon vieux livret A...
Et cette semaine je reçois un courrier de ma banque...
Me signalant ma situation illégale...
Je serais possesseur d'un autre Livret A...
Détecté par le système interbancaire FICOBA...
Même pas aux Iles Caïman...
Mais à la caisse d’Épargne d'Yvetot...
Quelle surprise!!!
En réfléchissant un peu, je me suis souvenu...
Qu'en 1962, j'ai obtenu mon "Certif"...

Et qu'à cette époque pour me récompenser...
La ville d'Yvetot m'avait offert un "Larousse"  et un Livret de caisse d'épagne...
Le Livret à d'ailleurs été exploité par mon ex épouse (très caisse d'épargne) dans les années 80/90...
Et après vérification, il plafonne à zéro euro...
Ce qui simplifie sa fermeture...
Ouf, problème réglé.

Deuxième casse tête...
Je suis dans ma 66ème année...
Ce qui me donne droit à de nombreux avantages...
En particulier au niveau de ma "pension de retraite"...
Comme disent les "étatsuniens "...
Après 60ans et 172 trimestres cotisés ...
J'ai touché ce qui m'était dû...
De plusieurs caisses clairement identifiées...
Ultérieurement regroupées dans un organisme...
Nommé pompeusement HUMANIS...
Ayant terminé ma carrière en fanfare dans le groupe EADS...
L'ultra libéral management par objectif...
M'a permis de cotiser à la tranche C de la sécu...
Qui vous donne un supplément de retraite seulement accessible après 65ans...
J'ai donc signé une renonciation à ce supplément avant 65ans...
Envoyée en toute confiance à... Monsieur BONPAPA...
A 65 ans ne voyant rien venir...
J'ai essayé de reprendre contact...
Évidemment plus de BONPAPA...
Juste un Humanis...
Qui m'envoie à ARRCO...
Qui m'envoie à AGIRC...
Qui m'envoie un formulaire...
Qui n'est jamais arrivé.
A la place je reçois d'Humanis un dossier complet...
Comme si je faisais une demande de retraite initiale...
Un truc Kafkaïen digne de Pôle Emploi ou du 22 à Asnières...
Après un nouveau parcours téléphonique...
J'ai constaté que depuis mon dernier appel...
Tout avait été réorganisé , condensé, simplifié...
J'ai finalement trouvé un nouveau "BONPAPA" téléphonique...
Qui m'a assuré que tout allait bien...
Dans le meilleur des mondes... HUMANIS.

Leica, la déferlante monochrome

Deux mois que je suis rentré du Pérou...
Je suis toujours saturé de couleurs Amazoniennes...

 

Alors le Noir & Blanc, je suis passé à côté ou presque.
A Lima, j'ai été invité par Luisa...
Une amie Leicaïste convaincue et équipée...
M9 et surtout MM, l'objet de toutes les convoitises...
Je n'ai pas du tout été emballé par la bête trop ventrue pour moi...
Je préfère l'élégance rétro et la légèreté de mon M7 argentique...
Mais nous avons fait quelques photos ensembles à ASIA...
La résidence d'été de Luisa...
Qui avait sorti son MM équipé d'un 50 summicron...
Et moi  mon GXR Ricoh équipé aussi d'un 50 summicron...

J'avais un peu oublié cet épisode photographique là...
Plus marqué par l'hospitalité de Luisa et de sa famille.
De retour en France, c'est la déferlante du Monochrome...
Tous les Leicaïstes qui se respectent ont acheté leur MM à 6800€...
Et facebook sature de Noir & Blanc...
Il y a même l'ami Antonio de Madrid...
Qui a ouvert une page Facebook dédiée...
"A new life with Leica Monochrome"
Et il m'a invité bien sûr.
Ma dernière expérience B& W remonte à 1987...
J'ai retrouvé la bobine de Kodak 400 TMAX...
Développée par mes soins et rayée comme il se doit...
J'ai scanné une vue d'un retour de pêche à St Valéry...
Et posté tel quel...

Bien accueillie chez les fondus du MM.

Hier j'ai décidé de faire un petit parcours...
Digital et Monochrome...
J'ai d'abord feuilleté quelques références dans le domaine...
Sieff, "la maison de Monsieur Lefeu aux Petites Dalles"...
Salgado, les enfants Brésiliens...
Martin Parr et Sophie Calle pour le fun...
Et je suis parti vers la plage d'Yport...
En pensant Monochrome...
Le GXR équipé de son module A16 24/85...
J'ai posté deux photos sur le site de ceux qui voient la vie en B&W...

Elles ont été bien accueillies...
Par politesse sûrement.

Pour le moment je préfère continuer à voir la vie en couleur...
Et je n’achèterai sûrement jamais le M ventru.
Si j'ai envie de refaire un jour du Noir et Blanc...
Mon vieux R7 acceptera volontiers une TMAX ou une FP4...
Et si les photographes asservis au digital n'assurent plus le développement...
Je me remettrai à la chimie.

Le regard de Lila

Lila a trois ans...
Sa maman en a à peine 18...
Et elle découvre le monde...
Un peu toute seule.
Dans la chaleur des tropiques...
Elle aime vivre pieds nus...
Et dormir à même le sol...
Sur le carrelage de préférence.
Elle se demandait bien qui je pouvais être...
Avec cette peau blanche...
Et ma façon bizarre de parler.
C'est elle qui a fait les premiers gestes vers moi...
En me tendant une de ses poupées...
Mais elle avait besoin de contact...
De me toucher...
Alors elle a pris son stéthoscope de Barbie...
Et direct elle l'a posé sur mon cœur...
Un grand moment de bonheur.

Mon père

Cette photo a été prise deux ans avant sa mort...
Il fumait ses dernières gitanes maïs.
J'ai été son "souffre douleur" pendant trente ans.
Ouvrier d'un chantier naval...
Il buvait du gros rouge, comme tout le monde...
Très vite il a chopé la tuberculose ...
Et il buvait un peu plus...
Et il me gueulait dessus un peu plus fort...
Il a continué à travailler...
Mais aigri, il en voulait à la terre entière.
Un jour passablement éméché...
Je l'ai vu décrocher le fusil et le diriger contre la Télé...
Il ne supportait pas Michel Debré, alors premier ministre...
Il a fini par raccrocher la pétoire...
La Télé et la Radio, c'était sacré...
La "piste aux étoiles et la famille Duraton"...
Et aussi "Janique Aimée"  et "ça va bouillir"...
C'était l'endroit où on posait pour la photo...

 

Comme  ici en 1963...

Début des années 80...
Un con de toubib qui le soignait...
Pour une mauvaise angine...
C'est aperçu un peu tard...
Que le "crabe" avait commencé...
A lui dévorer la gorge.
Les derniers mois ont été terribles...
Dans sa chambre d'hopital...
Je sentais l'odeur de la mort...
Un mélange d'éther et de pourriture...
Il ne pouvait plus parler, et souffrait en silence...
Ce jour là , la veille de la fête des mères...
Il m'a tendu une feuille du carnet...
Qu'il utilisait pour communiquer...
"Penses à acheter des fleurs pour ta mère...
Pour moi le plus dur est passé...
Le stylo est foutu"...
Effectivement, les dernières lettres sans couleur...
Étaient gravées dans le papier.
Il est mort la nuit suivante...
C'était fin Mai 1983...
Il était toujours apprécié...
De ces camarades d'infortune...

 

R.I.P. 

21000 milliards de dollars

C'est le montant que les enfoirés de ce monde...
Ont planqué dans les paradis fiscaux...
C'est aussi le mois de Mai...
Il fait froid,et il pleut.
C'est pas encore cette année qu'on va faire la Révolution...
Même quand les dirigeants européens osent dire...
Qu'il faut qu'on fasse des réformes profondes...
Comme en allemagne...
Beurk!!!
Pas un qui va aller balancer...
Une cocotte minute à clous...
Dans la salle du conseil des ministres...
Car, comme le disait justement Boris Vian...
Ce qui importe dans une bombe...
C'est pas sa puissance...
C'est l'endroit où ce qu'elle tombe.

Un mois que je suis revenu en Normandie...
Certes il y a quelques rares instants lumineux...

 

Mais je n'arrive pas à me sortir de la tête...
Les lumières du Pacifique..

 

Et l'intensité de la jungle Amazonienne...

 

En pensant à José, à Sixto...
Et au Che..
Bien sûr.