vendredi 12 décembre 2014

Les vagues


Les lumières couraient loin sur la mer...
Et le bord de l'eau luisait de phosphorescences laiteuses.
Les vagues étaient constamment tirées sur l'étendue de la plage...
Puis retirées, comme un lit qu'on ferait...
Sans parvenir à étaler convenablement les draps.

Voyages avec ma tante
Graham Greene

mercredi 26 novembre 2014

La colombe et le parapluie

Ces temps ci, j'arpente régulièrement les rues désertes de Fécamp...
La semaine dernière, il pleuvait un peu...
Mon parapluie est tombé...
Et je suis resté un moment à contempler la scène...


Quand je me suis relevé...
Tout était gris...
Des nuances de gris...
Avec un soupçon de vert...
Sur la mer...


C'est Novembre.

Ce matin je remontais un vieille rue...
Du côté de la Bénédictine...
Il m'a semblé voir quelque chose bouger ...
Sur le bord du trottoir...


Une minuscule colombe s'était réfugiée...
Sous l'aile protectrice d'un camionnette...
Elle m'a regardé, sans bouger...
Merci pour la photo.

mardi 28 octobre 2014

Moi je préfère les trucs de luxe


"Moi, je préfère les trucs de luxe"...
"Les trucs de luxe" s'étonne la maman...
"oui genre Vuitton-Cartier, quoi"...
Et le rejeton de dix ans à peine...
Est allé rejoindre son grand frère...
Attablé à la terrasse d'un café tout proche...
Devant un i phone dernier cri...
La maman elle est restée encore quelques instants en extase...
Devant le bric-à-brac  de la vitrine du potier Fécampois...



Une jolie brune souriante qui venait sûrement d'un endroit...
Où on ne connait pas la crise.


lundi 6 octobre 2014

Le hamac bleu


C'était un voyage tranquille sur l'Amazone...
Six heures entre Iquitos et l'île de Manati...
Les passagers s'installent sur les bancs latéraux...
Marchandises et bagages s'entassent au milieu...
Une fois sortis du port d'Iquitos...
On sort les "juanes" pour le repas du midi...
Puis c'est la sieste...
Comme on peut, sur les bancs...
Et dans quelques hamacs ...
Pour les plus âgés et les plus jeunes.
Le hamac bleu était devant moi...
Une dame que je n'avais pas remarquée auparavant...
Y dormait paisiblement...

 


Quelques heures plus tard elle est apparue...
Une jolie petite "Abuela"...
Dont les mains trahissaient l'angoisse...
Peut être pensait elle  à toutes ces années...
Passées sur l'île devenue maintenant presque déserte...
A manier la machette pendant de longues journées...
Pour subvenir aux besoins de sa famille...
Qui est sûrement aujourd'hui dispersée...
Aux quatre coins du monde...
Comme tant d'autres.

lundi 29 septembre 2014

La Faucille et le Marteau

En débroussaillant notre futur potager...
Dans le silence de la campagne normande...
Avec des outils simples et symboliques...
Je repensais au chantre de l'énergie fossile...
Le polytechnicien Jancovici...
Qui démontre en quelques Power Points...
La décadence du monde par la raréfaction de l'énergie fossile...
Si tant est qu'elle soit fossile...
J'en ai tellement vus de ces élégants technocrates ...
Qui ont démoli notre industrie...
En prouvant tout et son contraire...
Dans le plus total mépris du "travailleur de base"...
De toute façon quand leurs projets foiraient...
Ils étaient promus à un poste supérieur ou rapatriés au siège...
Car il ont tous un "parrain"...
C'est la règle dans ces castes de prétentieux.
Et nous, les sans diplômes on finissait le travail...
Il suffisait d'aller au contact des hommes...
Qui ne sont pas simplement des machines devenues inutiles...
Mais des intelligences , qui ont intégré "les règles de l'art" de leur métier...
Sans les discours et les Power Points...
Un exemple datant de la semaine dernière...
Mon voisin de potager, Joël...
Légionnaire, parachutiste, pilote d'avion...
Et aussi plombier et ébéniste m'a expliqué "le coup de la baignoire":
Participant à un chantier dans un immeuble de luxe...
Il fallait évacuer une énorme baignoire en fonte du cinquième étage...
Sans faire trop de bruit.
Évidemment le conducteur de travaux "à la mode"...
Proposait une solution de sous traitance avec grue et camion...
Joël a dit qu'il s'en chargeait et descendrait la baignoire...
Dans deux sacs poubelles par l’ascenseur.
La solution: un pointeau et une massette...
On cherche le point de résonance de la baignoire à l'oreille...
Un coup de massette sec  sur le pointeau au bon endroit...
Et la baignoire se brise comme un cristal.
Tous les "vrais"plombiers connaissent cette technique.
En physique on appelle ça un DIRAC...
Mais Joël ne connait pas les transformées de Fourier...
Seulement son métier transmis par un maître plombier.
L'avenir du monde est dans l'homme...
Pas dans les énergies fossiles ou pas...
Et les connards qui sont payés très cher...
Pour nous effrayer avec leurs Power Points de merde.


dimanche 24 août 2014

Ô temps ! suspends ton vol...

1967, je me souviens d'une nuit de tempête...
Nous avions à peine 20 ans...
Et nous déclamions du Lamartine...
Sur la jetée du Havre.




Je suis souvent revenu ici ces 20 dernières années...
Photographier cette vielle ferraille de plus en plus corrodée.
Je repense à l'année 68...
Qui a été la chance de notre jeunesse...
A mon premier boulot...
J'étais en pension chez Madame Voisin...
Dans un de ces pavillons préfabriqués...
Construit pour les rescapés de Septembre 44.
Tous les soirs, plus de 20 ans après...
La pauvre dame me racontait en boucle et en sanglots...
L'absurde et tragique bombardement du Havre...
5000 morts et 100000 réfugiés...
Je me disais à l'époque, qu'heureusement tout ça était bien fini...
Que nous étions en train de reconstruire un monde vraiment meilleur.
70 ans plus tard nous nous retrouvons exactement au même point...
Avec les mêmes connards avides de pouvoir...
Qui sont de nouveau prêts à nous exterminer...
Pour satisfaire la colère de leurs dieux.

samedi 9 août 2014

Les invasions barbares


Vous vous souvenez sûrement des deux films de Denys Arcan...
Au début des années 2000...
"Le déclin de l'empire américain" et "Les invasions barbares"...
Ces deux titres résument assez bien la situation du monde actuel.
Un dollar factice au bout du rouleau...
Un empire aux abois qui sème le chaos sur la planète...
Pour masquer sa déconfiture.
Et nos connards de dirigeants européens, désavoués par le peuple...
Qui font semblant d'y croire en soutenant l'OTAN.
Bien sûr, les médias asservis par les lobbies atlantistes...
Sont les relais serviles de la politique anglo-américaine.
Pour combien de temps?
On l'a vu avec la Palestine...
Où nos dirigeants asservis à Israël...
Ont baissé d'un ton devant la colère du peuple.
Heureusement que les Russes sont de fins stratèges...
Et nous ont déjà permis plusieurs fois d'échapper à la guerre...
Peut être éviterons nous le pire grâce à eux.
Moi, j'ai un peu perdu mes illusions...
Et je songe à régresser.
Notre expérience dans la jungle Amazonienne...
Nous a clairement montré qu'on peut vivre bien dans la nature...
Alors on va s'y préparer.
Même si la situation dramatique actuelle se stabilise...
Le gaspillage des ressources ne pourra plus durer bien longtemps...



Un peu de terre, quelques légumes , des fruits, des poules...
Un carnet, un crayon...
C'est pas le Pérou, mais c'est  suffisant pour vivre heureux.

lundi 21 juillet 2014

Ce matin...


Ce matin...
Un groupe d'enfants peignait sur la plage...



Avec pour seule contrainte...
La rectitude de l'horizon...
Et les dégradés de verts et de bleus...
Entre la mer et le ciel.
Tous les enfants du monde n'ont pas cette chance là...
Aujourd'hui!

dimanche 6 juillet 2014

Marlowe ou l'intelligence artificielle

En 1974 je débarquais dans mon usine de réparations aéronautiques normande...
Après quelques années passées dans la recherche spatiale.
Le choc...

Hiérarchie visible, contremaîtres en blouses blanches, chefs d'équipe en blouses grises, ouvriers en "bleus"...
Tout se faisait "à la main" ...
Après un mois de déprime...
Et avec une équipe de techniciens post "soixantehuitards"...
Nous avons travaillé quelques années à mettre en valeur et à normaliser...
L'énorme savoir faire de ces équipes issues de l'après guerre.

Dans les années 80 sont arrivés les "informaticiens de gestion"...
Pour ne pas me faire rouler dans la farine par ces oiseaux là..
J'ai appris le Basic,puis le Pascal , le turbo Pascal et le "C"...


C'est à cette époque là que j'ai entendu parler de systèmes experts...
Et d'intelligence artificielle....
Mais pas question de mettre ça en œuvre dans l'entreprise...
Je me suis contenté de piloter la modernisation des bancs d'essai de réacteurs...
Avec automates et systèmes Unix...
Le dialogue avec les collègues informaticiens s'est concrétisé par la méthode Merise...
Et un système de documentation technique informatisé...
Qui faisait le lien entre la technique et la production...
Normalisation, gain de temps et bien sûr...
Suppression de postes...
Les premières...
ça ne se voyait pas trop...
Départ en préretraites et reconversions.

Puis j'ai été appelé par la maison mère Bordelaise...
Réengineering de processus  (BPR)et gros systèmes informatiques...


Des projets de plusieurs millions d'euros...
Avec bien sûr au minimum 30% de rentabilité...
Toujours pas de licenciements...
Mais de plus en plus de plans de "retraites"...
Et tout ça sans intelligence artificielle ou presque...
J'ai moi même subi la retraite anticipée...
Alors que je travaillais sur SYSMAREVE...
Qui parlait juste de réalité virtuelle et augmentée...
Et qui je pense a disparu avec l'entreprise.

Aujourd'hui je découvre MARLOWE  pur produit de l'intelligence artificielle...
Qui est capable de réfléchir et d'écrire tout seul...
Des articles très documentés et avec un humour certain...
A partir de dépêches d'agence de presse...
Ou de n'importe quelle matière documentaire...
De quoi automatiser au moins 30% de la production dite "intellectuelle"...
Mais à quel prix ?


Ref du blog Marlowe:  prosperologie.org/mrlw/blog
Article Le Monde ( Science & Médecine)du 02/07/2014





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mardi 10 juin 2014

Quatre petites boîtes

4 boîtes, 144 diapos...
De retour Trois mois après notre voyage en Amazonie...
Quel plaisir de les aligner sur la table lumineuse...
De les examiner au "compte fil"...
Et d'en donner quelques unes à manger au scanner.
Lumières du matin sur l'ile de Manati...


Juste à l'endroit où on se douche...


Et à l'intérieur de la maison de Doña Evila...


On a encore l'impression de ressentir la rudesse du plancher dans les reins...
Après une nuit passée sous la moustiquaire...
Couchés sur un simple tapis.
Et puis il y ces marques sur la cloison, à mi hauteur...
La ligne de flottaison en quelque sorte...
Elvis a échappé à la crue.
Sara me confirme que c'est la marque des inondations d'hiver...
Les habitants se réfugient dans la pièce du haut, la cuisine...
Pour trois mois souvent.
Après, tout leur domaine cultivé envahi par le fleuve, est à reprendre à zéro.
ça explique pourquoi si peu de gens sont restés sur l'ile.

A la suite il y a eu la jungle (Selva) de Pucachpa...
Quand on part en expédition dans l'exploitation avec les machettes...
Il ne faut pas trop jouer les touristes...
Et prendre sa part de travail de cueillette...
Le M7 est idéal, pas de piles, peu de réglages ...
Juste cadrer, déclencher et reprendre sa tâche ou son chemin...
Dans les papayes...

 

Les platanos (bananes)...


 


Ou le maïs...

  
Au retour toutes les récoltes se portent à dos d'homme...
A peine le temps d'admirer les crêtes de coq...

 

En évitant surtout de tomber dans les épines ou les zones marécageuses.  

mardi 27 mai 2014

"Lightroom" et "La chambre claire"

En photographie, je suis toujours resté très argentique...
Et les soirées diapos des années 80 ont été remplacées...
Par un scanner Nikon et facebook...
Mon équipement informatique était organisé autour de ça...
Avec un vieux photoshop elements pour les retouches...
L'ensemble tournait à merveille sous un windows XP vieux de 7 ans...
Avec l'arrivée de mon "full Frame" numérique Sony Alpha 7...
Rien ne va plus.
XP ne traite pas les nouveaux formats de fichiers bruts Sony...
Et mon scanner Nikon ne fonctionne plus avec les nouveaux systèmes d'exploitation...
Alors je me suis décidé pour deux "ateliers" informatiques...
Mon ancien équipement pour l'argentique...
Un iMac dernier cri pour le numérique...


Avec un logiciel "infernal" tout noir et qui fait tout...
LIGHTROOM...
Une vraie diablerie...
ça compense, ça redresse, ça corrige et même plus...
Efficacité redoutable...
Les photos qui sortent de là sont très ..."définies"...
Mais sont elles "bonnes"?
 
En amont, il y a le photographe...
Et c'est lui qui compose l'image, et qui décide...
Alors inutile de trop s'attarder sur ce fameux"lightroom"...
Moi personnellement je relis en boucle...
"La chambre claire"...
Qui n'est pas la version française de Lightroom...
Mais un ouvrage merveilleux de Roland Barthes.
Note sur la photographie publiée en 1979...
En hommage à l'imaginaire de JP SARTRE...
La "bonne" photo n'a rien à voir avec sa définition technique...
Elle doit surtout comporter un élément de rupture...
Que le photographe met en avant..
Pour déclencher l'émotion du lecteur.

Exemple: Le petit chien de Kertész (1928), commentée par R BARTHES











dimanche 18 mai 2014

Les trois chiens

Là bas à Pucachpa, au bord de l'Amazone...
La maison sur pilotis de Rusber...



Est gardée par trois chiens...
Le premier, que j'appellerai "Le chef"...
Je ne me rappelle pas de son nom...
Qui doit être l'équivalent de "Médor" en Quechua...


A le poil luisant et suit le maître partout...
Même dans la jungle profonde...
Il chope le premier les os de poulet...
Et les deux autres sont ses esclaves.


Le deuxième chien , le "chien joueur"...
Survit des restes du premier...
Qu'il séduit par ses facéties.

Quant au troisième, que j'appellerai le "chien triste"...



Il est gentil, cherche les caresses...
Vous écoute en se grattant les puces...
Mais comme il n'a vraiment rien à bouffer...
Je ne pense pas qu'il survive très longtemps.
C'est la loi de la jungle !
Un peu différent du sort des animaux domestiques sous nos latitudes...
Qui sont en général bien traités.
Chez nous, ce sont plutôt les "hommes tristes"...
Qui ont du mal à survivre...
A chacun sa jungle!




dimanche 20 avril 2014

Beaucoup de gris avec une lueur d'espoir

Quatre mois de Pérou...
Du soleil, des couleurs vives...
Un président en bras de chemise...
Qui parle à son peuple...
Vit avec son peuple...
Retour en France...
Un Hollande mollasson...
Coincé dans ses fringues de président...
Entouré d'énarques corrompus...
Et qui s'est équipé d'un "zébulon" Valls...
Pour faire croire que...
Une Europe gangrènée par les américains...
Qui voudrait nous réduire à l'esclavage...
Même pas retrouvé mon journal "de référence"...
Qui s'est aligné sur le pire...
Alors je regarde vers l'Est...
Une lueur d'espoir peut être...
Avec un Poutine qui réagit face à cette bande de charognards.
J'ai ressorti mes références:
"Pour sauver la planète, sortez du capitalisme"...
D'Hervé Kempf...
Qui lui aussi s'est barré du journal "de référence".
On peut toujours rêver, non !!!

mercredi 26 mars 2014

La vie en autarcie, une fuite dans la laguna

Quand elle m'a vu partir pour Manati...
Ma belle sœur Mirtha m'a dit...
"A Manati, la salle de bain, c'est la rivière devant toi...
Et les toilettes, c'est l'arbre derrière toi"...
Et elle avait tout à fait raison.
A Pucachpa par contre, la vie est rythmée par Rusber...
Qui en bon ingénieur agronome...
A domestiqué la jungle autant que faire se peut...
Ce matin là il avait détecté une fuite dans la Laguna.
La Laguna, c'est la réserve d'eau douce et "pure"...
Qui alimente la famille pour la cuisine, la douche, la lessive...
C'est aussi la réserve de poissons...
La fuite laissait échapper trop d'eau vers l'Amazone...
Distante d'environ 200 mètres...
Évidemment il fallait faire vite...
Et pas question d'appeler le plombier...
Alors on a fait un barrage...


Avec des pieux et des planches...
Étanché par de l'argile, disponible un peu plus loin...
Et porté sur la tête dans de grandes bassines.

Les planches et les pieux sèchent dans cette remise...


Et ils sont directement fabriqués à partir des arbres abattus...


Et débités en planches sur place.
Évidemment, il a fallu que je fasse une remarque à la con...
"Oui mais, vous assemblez avec des clous"...
Un peu vexé, Rusber a admis que ça n'était pas logique...
Et que, son père faisait les assemblages avec un liane imputrescible...
Qui est toujours disponible pour les puristes.

samedi 15 mars 2014

Manati, Tio gringo

Dès notre arrivée sur l'île...
Nous nous sommes retrouvés parmi les enfants...
Qui couraient pieds nus sur le sol sablonneux...


Sans trop faire cas de notre présence.

Pendant la promenade sur l'île...
Nous avons croisé beaucoup d'enfants...
Intrigués par notre groupe hétéroclite...
Et mon apparence de "gringo"...
Cette image me colle à la peau depuis Mazan en 2012...
Où une petite fille m'avait déclaré qu'elle aimait bien les gringos...
Pour moi ça n'a rien de négatif...
Je ne me sens pas "gringo insipido" parmi les enfants...
Avec les adultes, c'est une autre histoire.
Au départ on sentait les enfants un peu timides à notre égard...
Comme ce petit qui se cache derrière son "palito"...

 


Ou cette demoiselle qui fait mine de jouer...


 

Puis il y a eu cette visite où nous avons bu le massato...
C'était une ambiance étrange...
La maison est occupée par un homme jeune...
Aveugle et paralysé des deux jambes...
Qui aime recevoir des visites...
Sa seule distraction.
Il est soigné par sa sœur...
Et a deux petites filles très espiègles...
Elles sont tout de suite venues à côté de moi...
Et progressivement sur mes genoux...
Pour me toucher et voir si j'étais bien réel.
Je les ai photographiées...

 

Et très vite elles m'ont appelé "tio gringo"...
Ensuite tous les gamins ont été très souriants à mon égard...
Et les petits enfants de Doña Evila...
Ont pris la pose pour moi...

 

Avant de venir m'embrasser pour le départ.

Manati, le paradis perdu de Doña Escolastica

Doña Escolastica c'est ma belle-mère...
Elle vit à Iquitos, une retraite heureuse,chez ses filles...


Toute sa vie, elle a travaillé très dur dans son exploitation...
Sur l'île de Manati, pour élever ses dix enfants...
Sara m'a souvent parlé de son île...
Des récoltes de riz, de maïs, de manioc...
De la laguna avec ses poissons et même un dauphin...
Après une inondation.
Évidemment pour moi c'était un rêve d'aller à la découverte...
De ce paradis.
Lors de nos derniers séjours à Iquitos...
Nous avions buté sur le problème des liaisons par bateau...
On pouvait aller sur l'île mais jamais revenir à temps pour repartir à Lima...
Cette année, Sixto, mon beau frère , a trouvé une solution...
On prend un bateau qui nous dépose sur l'île six heures plus tard...
On passe la nuit "chez des gens"...
Et le lendemain on trouve sur place...
Un bateau de pêcheurs, qui nous emmène à Pucachpa...
Le domaine de son frère, à trois heures d'Amazone environ.
Après deux jours sur place, on reprend un bateau régulier vers Iquitos.


Le bateau pour Manati était confortable...
Beaucoup de hamacs, assez peu de produits agricoles...

 


Évidemment comme nos compagnons de voyage allaient aussi à Manati...
Luisa a lié connaissance avec une dame...
Qui connaissait une autre dame amie de la famille...
Doña Evila...
Qui habitait près de chez elle.
Nous avons débarqué  et avons été reçus chez Doña Evila...
Comme si nous étions attendus...

 

Très vite, toute la famille était là...
Ainsi que Modesto, un ami d'enfance des filles.
Comme la nuit était proche...
Nous sommes partis visiter ce qui restait du domaine de la maman de Sara.
A la sortie du village, Modesto nous a présenté Don Juan Vargas.

 


Un ami de la famille aussi, qui tressait des feuilles de palmiers...
Puis nous nous sommes engagés dans l'étroit chemin...
Longeant l'ancien domaine...

 


En essayant de persuader les poulets de ne pas nous suivre...
Presque une demi heure de marche et pas de trace de culture formelle...
Quelques maisons plantées dans la jungle...

 

Une famille fabricant du charbon de bois...
Et nous sommes arrivés devant la maison de la nouvelle propriétaire du domaine...
Qui cultive juste ce qu'il lui faut pour vivre...


Seul le chaton était sympathique.
La laguna a été reprise par la jungle...
Et Modesto, se rappelant aussi ses souvenirs d'enfance...
Nous a invités, non sans humour, à reprendre possession du domaine...
Pour lui redonner sa splendeur d'antan.
Nous avons marché encore un peu...
Et visité une famille qui nous a offert le massato...
Puis nous sommes rentrés au village avant la nuit.


Pour une veillée à la lamparine...


En buvant un café pour faire passer le massato.
Après une nuit improvisée dans la pièce principale
Avec une magnifique vue sur le ciel étoilé...
Et un petit déjeuner à base de piranhas...
Toute la famille nous a accompagnés...
Jusqu'à l'embarcadère...

 

Où nous attendait Modesto dans son peque-peque.



Nota: Le massato est une bière de manioc fermentée à la salive (d'une dame de la maison, sûrement)
 


dimanche 9 mars 2014

Iquitos, le Carnaval 2014

La fête commence une semaine avant la date officielle...
Par des lancés de seaux d'eau dès le samedi...


Tous les petits commerces vendent aussi des "bolas de agua"...
Qui font la joie des enfants...


Le dimanche on bénéficie  de sonos sauvages...
Qui offrent une cacophonie remarquable...
Très appréciée des autochtones.

La semaine qui suit est calme.

Mais dès le samedi matin du week end fatidique...
Les moto taxis traînent péniblement de jeunes palmiers...
Qui servent à fabriquer les "humishas"...
Que je qualifierais d'arbres à gamelles...
On prend deux palmiers...
On les met bout à bout...
Les palmes de l'extrémité du second...
Sont tressées en une croix couronnée...
Sur laquelle on accroche...
Un maximum de gamelles en plastique multicolores...

 


En fin d'après midi du samedi...
Les humishas sont dressés avec plus ou moins de succès...
Accompagnés de musique, danse et jeux d'eau.
La soirée est calme...
La fête redémarre le dimanche en fin de matinée...
Les sonos braillent au maximum...
Les jeux d'eau recommencent...

 


Et très vite arrivent les jeux de mains avec les couleurs...
Les "lolitas" effarouchées hésitent à entrer dans la danse...

 

Le tripotage avec les peintures colorées se généralise...

 

Même les petits  sont mis à contribution...

 

Évidemment la cerveza coule à flots...

Jusqu'à ce qu'une bagarre (pelea) éclate...


 

Toujours attisée par quelques mégères.
La police arrive...
Et repart sous les huées de la foule...
Les clans adverses...
-voisins avec de vieilles rancunes...
-Clan des émigrés Colombiens...
Mettent leurs bagarreurs au frais...
Le temps de faire baisser la tension...
Quand tout est redevenu calme...
A la nuit tombée dans notre cas...
On procède a la cérémonie de l'abattage de l'arbre humisha...
Un groupe d'initiés exécute une sorte de danse du scalp...
Autour du pauvre abre...
Et le "leader" armé d'une machette entaille la base du totem...
Jusqu'à ce qu'il tombe...



L'assistance se précipite alors...
Pour récupérer les gamelles...
Et les brandir avec fierté aux yeux de tous...


Et c'est la fin du carnaval...
Et surtout des sonos de merde.