mercredi 27 février 2013

Anecdote d'IQUITOS 2, un gato dans la chicha

Je connais bien la chicha morada...
Qu'on boit à Lima.
C'est une boisson désaltérante et sans alcool...
Préparée avec du maïs violet.
Mais à Iquitos, pour fêter le carnaval...
On prépare la "chicha de jora"...
Evidemment Luisa a sa recette personnelle.
Le vendredi matin...
Elle a commencé a triturer la farine de maïs...
En ajoutant divers ingrédients...
Clous de girofle, cannelle, feuilles de figuier...
Et sûrement plein d'autres choses...
Le tout mélangé à une grande quantité d'eau...
S'est retrouvé dans une grande marmite...

 


On a allumé un feu de bois et rajouté la chancaca...
Et ça a mijoté pendant des heures.
C'est le feu qui assure la fermentation...
Mais jadis elle était obtenue par les vieilles indiennes...
Qui recrachaient dans la marmite du maïs mâché avec amour.
Au bout d'un certain temps on arrête le feu...
Et on laisse refroidir tranquillement à l'air libre.
24 heures plus tard on peut commencer à consommer le breuvage...
Qui s'alcoolise au fil du temps.
Dans le cas présent la marmite a été vidée...
Avant qu'on ne ressente les effets de l'alcool.

Quand nous sommes arrivés à Pucachpa...
Une marmite de chicha commençait à refroidir...
Laissant présager une agréable soirée...
Pour le lendemain.
Hélas pendant la nuit, un chat de la maison...
Par l'odeur alléché...
A voulu gouter le breuvage...
Et est tombé dedans...
Il s'en est sorti de justesse...
Mais la chicha était perdue...
Car ici...
On boit l'eau de l'Amazone...
Mais pas la chicha du chat.  
 

mardi 26 février 2013

Anecdotes d'IQUITOS 1, la graisse de crocodile

Sara a les bronches fragiles...
Arrivée à Iquitos sans antibiotiques...
Sa sœur Myrtha, qui a plus d'un tour dans son sac...
Lui a proposé "LE" remède miracle...
J'écoutais ça d'une oreille distraite...
Sans chercher vraiment à comprendre les détails de l'accent d'Iquitos...
Qui est a peu près l'équivalent de l'accent Bordelais pour un Cauchois...
Puis Sara et Mirtha sont parties pour Belèn...
Le marché d'Iquitos dont je suis exclu...
A cause des voleurs de gringos...
A leur retour elles se sont mises à cuisiner...
Des lardons à ce qu'il m'a semblé...
Qui ont servi à Myrtha pour me préparer des tacachos ...
A la façon 'Myrtha'...
C'est à dire qu'elle les triture avec un pain de sel...
Qui ressemble à s'y méprendre...
A un 'sex toy'

 

Les meilleurs tacachos que j'aie jamais mangés!
Et la coquine avait un sourire malicieux...
Ils étaient préparés à la graisse...
De crocodile...

 

Et Sara a récupéré le liquide...
Pour soigner sa bronchite...
Et ça marche!!!
Il faut avaler tous les soirs...
Une cuillère de graisse réchauffée au bain Marie...
En fermant les yeux...
Et avec un "Pisquito"pour faire passer...
Conseille Myrtha.

dimanche 24 février 2013

Retour à Iquitos, l'abordage des "compradors"


Le voyage aller à Pucachpa avait été assez tranquille...
Avec deux grosses haltes à Mazan et à Indiana...
Et quelques arrêts pour déposer du matériel...
Dans les communautés qui se sont installées le long de l'Amazone...
Retrouvailles des familles...


Des enfants qui jouent au bord du fleuve....

                                                                 


Au retour nous avons embarqué tôt le matin...
Avec quelques sacs de fruits, un régime de bananes et le traditionnel pollo...




Le voyage a été très différent de l'aller et a duré près de 7 heures...
Avec des arrêts quasiment tous les 500 mètres...
Pour charger des récoltes.
J'avais comme voisins de cabine 3 pollos et deux niños...


Au début le bateau était assez peu chargé...


Mais au fil des heures  et des escales...
La cargaison de manioc, platanas, canne à sucre, pifayos, feuilles de bijau...
A contraint les voyageurs à se tasser sur les bancs latéraux...



Après Indiana, peu d'arrêts...
Tout le monde commençait à somnoler...
Et 20 minutes avant d'entrer dans le port d'Iquitos...
J'ai été réveillé par un gros choc derrière moi...
Les pollos se sont affollés...
Une vedette rapide nous avait abordés par tribord...
On a aperçu des hommes qui grimpaient sur le pont supérieur...
Moment de panique pour Sara qui se rappelait l'époque du "sentier lumineux"...
Où bus et bateaux étaient régulièrement  dévalisés par les "terroristes"...
Mais ce n'était qu'un abordage pacifique et commercial...
Quelques minutes plus tard, une dizaines d'hommes...
Sont descendus dans la cabine...
C'étaient les "compradors"...
Et en l'espace de dix minutes...
Toute la cargaison était achetée et réglée...
Dans la plus pure tradition foraine.
Sixto a eu bien du mal à sauver ses 3 sacs de fruits et ses deux régimes de bananes...
Quant au pollo il était au bord de la crise cardiaque...
Le pire ça a été à l'arrivée au port...
Dès que le bateau a touché le quai une autre vague humaine a déferlé sur la marchandise...
Avant que nous n'ayons pu faire un pas vers la sortie...
Les"cargadors" loués via mobile par les "compradors"...
Venaient récupérer la cargaison...
Je ne sais plus comment nous sommes sortis...
Sauf qu' avec mes sandales je me suis fait copieusement écraser les arpions...
Et une demi heure plus tard...
Notre "cargador", loué par Sixto...
Avait réuni nos marchandises derrière deux mototaxis..
Qui nous ont conduits à la "casa" de Luisa.








jeudi 21 février 2013

Pucachpa, la cueillette

Il avait plu toute la nuit...
Sans que nous ne soyons dérangés par le bruit...
Amorti par le toit de feuilles.
Nous devions partir récolter des pifayos...
Un fruit rouge et farineux très apprécié par ici...
Qui remplace le pain ou les platanas verde.
José a décrété : bottes obligatoires...
Pucachpa signifie en Quechua: terre rouge...
La terre argileuse a du mal à absorber rapidement toute cette eau.
Nous somment donc partis bottés après avoir préparé les outils...


Machettes, hache, fusil...
Traversée des terrains semi cultivés et pénétration dans la zone sauvage...





Après le chemin se taille à la machette...




Jusqu'à arriver en vue de l'arbre à Pifayos choisi...
Il est trop haut pour être gaulé...
Il faut l'abattre...
Quelques coups de hache bien précis...


Et l'arbre tombe...
Dans la fourche d'un autre arbre...
Qui a aussi été abattu.
Au passage Sixto décortique à la machette...
Un cœur de palmier...




L'arbre suivant est plus accessible...
La gaule suffira...





Mais il est quand même nécessaire de grimper dans l'arbre...
Pour accrocher les pifayos avec la gaule...



Les fruits sont récoltés dans des grands sacs et portés à l'épaule...
30 kg pour Sixto, alerte...
10kg pour moi qui suis tombé plusieurs fois...
Sur le chemin du retour.
Arrivés à la maison...
Tri des fruits par Luisa et Patrick...



Avant l'amuerzo (déjeuner) un peu de détente...
En allant cueillir des sapotes...
Dans les sapotiers près de la rive de l'Amazone...
Encore une fois José grimpe dans l'arbre pour secouer les branches...



Pendant que Sara déguste...


Et que Patrick ramasse les  fruits...


Près des sapotiers, Sixto a découvert un cacaoyer...
Et dimanche matin, après notre retour à Iquitos...
Luisa nous a fait la surprise d'un chocolat chaud...
Avec toutes les saveurs de la jungle...
Meilleur que le Banania de mon enfance!

PUCACHPA, la "Selva" amazonienne.

Toute ma vie j'ai rêvé de ça...
Me retrouver dans la jungle...
A l'écart de la "civilisation".
Sixto mon beau frère m'a permis de réaliser ce rêve...
Simplement en allant rendre visite à son frère...
Qu'il n'avait pas revu depuis....
Très longtemps.
Après cinq heures de navigation sur l'Amazone depuis Iquitos...
Le "Camito" nous a déposés là...
Sur la rive gauche...


Nous avons marché deux cents mètres environ...
Sur un chemin boisé...
Avec deux petits garçons qui étaient venus...
Récupérer une caisse déposée par le bateau...
Et nous sommes arrivés à une passerelle peu engageante...
Surplombant un ruisseau...


Une dame étonnée est venue à notre rencontre...
Et nous a invités à pénétrer dans la maison...


Nous nous sommes installés dans la pièce principale équipée de hamacs...


Le temps de faire connaissance...
En dégustant du café et des pains que nous avions apportés.
Quatre générations vivent là...
Les deux petits, Gonzalo et Patrick sont les arrières petits enfants...
De José le frère de Sixto...
Un type extraordinaire qui vit là depuis toujours...
Et exploite un domaine immense et sauvage...
Qu'il a modelé au fil du temps...
En complétant les traditions ancestrales...
De son expérience d'ingénieur agronome...
Sixto nous a ensuite fait visiter l'environnement.
La maison est entourées sur trois côtés...
Par un réseau de "lagunas" (étangs)...
Reliés entre eux par des ruisseaux...


C'est là qu'on se douche...
Qu'on lave le linge...
Qu'on récupère l'eau pour cuisiner...
Seule la cuisine est équipée d'une grande table...
Tous les autres meubles ont été fabriqués localement...


La vaisselle est posée là...
Et lavée avec l'eau de laguna...
C'est ausi l'eau qu'on boit.
Et le soir on entend les bruits de la jungle...




Évidemment à l'extérieur il y a des poulets et des canards...
Et les lagunas regorgent de poissons qui se pêchent au filet...



Sixto en a pêché pour le petit déjeuner...


Et comme d'habitude, c'est Luisa qui les a préparés.
Bien évidemment il y a les bananes (platanas)...



Les coconas....


Après il faut aller cueillir les fruits dans l'exploitation.
Il y a même un peu d'électricité...
Quatre ampoules alimentées par un panneau solaire discret...
Je pense que le maître de maison...
Ne souhaitait pas faire plus.
Côté "médias" je n'ai vu qu'un vieux transistor...
Qu'on écoute le soir après la douche...
Avant de se coucher.
On se couche avec le soleil ou presque...
Et on se lève avec le jour, toujours.
Nous avons dormi à même le sol de la pièce principale...
Protégés par une moustiquaire de fortune...
Parce qu'évidemment...
Il y a les moustiques qui vous piquent...
Les fourmis qui vous mangent...
Et les abeilles noires qui ont fait leur nid...
Sous le toit à l'intérieur de la pièce principale...
Elles ne piquent pas, mais elle mordent si vous les importunez...
Elles adorent se réfugier dans votre chevelure...
Sans doute attirée par l'odeur du shampoing...
Que tout bon gringo prend avec sa douche.