Caramelitos

Ce matin, j'ai découvert avec joie sur Face book...

Une série de photos de mon ami Fransisco de São Paulo...

Qui est allé distribuer des œufs de Pâques...

Aux enfants de villages "défavorisés"...

Je me suis retrouvé quelques semaines en arrière...

Dans les bus de LIMA.

Entre deux arrêts, Il ou Elle raconte son malheur...

Avec une belle histoire...

Je me souviens de ce pêcheur de Pisco...

Qui a tout perdu dans le tremblement de terre de 2007...

Et qui attend toujours les "secours" promis.

Il y a aussi ceux qui chantent leur détresse...
Amoureuse...

Celui -là c'était sur la ligne 21 du côté de l'Arequipa.

Ils recueillent quelques centimes de Soles...

En offrant des caramelitos.

Et les voyageurs sont toujours généreux...

Parce que cette misère là, c'est aussi la leur.

Pas très catholique !

Que reste-t-il des Pâques d'antan...

Vendredi Saint avec poisson et chemin de croix obligatoires...

Grand messe du dimanche avec vêpres...

Salade œufs durs pissenlits, du lundi...

Et "les Pâques"...

Communion obligatoire pour tout catholique.

Enfant de chœur, servant de messe...

Jusqu'à l'âge de onze ans...
1959, année de ma communion solennelle...

J'ai passé ces années là plus de temps, à me laver de mes péchés...

Qu'à me laver à l'eau de la citerne familiale.

Puis je me suis enfui de ce monde là...

Pour celui de Tintin et de radio Luxembourg ...

Puis de Boris Vian , JP SARTRE et France Inter.
J'écoutais avec passion "les maîtres du mystère"...
Sur un poste à galène caché dans mon oreiller

Ensuite sont arrivés Brassens, Gainsbourg, Higelin et la T.V ...

Maintenant je suis comme tout le monde...

Pâques c'est les chocolats, qu'on achète au super marché...

Et qu'on planque dans le jardin...

Pour les "mômes", dès le retour des cloches.

La grève des caddies

Il y a quelques temps encore...

Nos grèves regorgeaient de bois flottés.

Avec un peu de chance on découvrait une épave...

Qui nous faisait rêver aux expéditions lointaines...

Aux tempêtes meurtrières.

Et maintenant...

On rencontre des vélos...

Qui essaient de se planquer sous les galets...

Et des caddies...

Qui voudraient s'intégrer au paysage.

Drôles de rêves en perspective !

Le Monde est une Farce

Notre zébulon national...

Qui a perdu la cote, à un an de sa réélection...

A relancé les guerres coloniales...

Pour redorer son blason.

Les amis d'hier son devenus les ennemis d'aujourd'hui...

Et réciproquement...

Qu'importe qu'on extermine quelques dizaines de milliers de pauvres gens...

Dans un camp ou dans l'autre...

Si nos "rois du pétrole" restent en place.

Mais attention, pour l'élection prochaine...

Arrive le dangereux explorateur écolo télévisuel...

Celui que l'inénarrable J. Y. LAFESSE décrivait...

Remontant le réseau de tuyauteries d'un immeuble...

Pour faire coucou à la Dame par la lunette de ses WC...

Et elle y croyait, la brave Dame!!!

Une seule solution...

Chier un bon coup...

Et tirer la chasse.

Le petit Jésus et les grosses vaches

Je crois bien que c'est là...

L'entrée du paradis.

Quand vient la nuit...

A AYACUCHO, la nuit vient vite...

Vers 19 heures il est temps de regagner la place d'Armes...

De s'installer à la terrasse d'un restaurant...

Au premier étage des arcades...

Et de commander pour quelques soles...

Un "seco de pollo" ou un "bistec a la pobre"...

Arrosé de "cebada" bien fraîche.

En attendant la pluie...

Qui arrive à 8 heures pétantes.

Printemps

Bien sûr, il y a ceux qui restent sur le bord du chemin...
Avec une certaine majesté.

Quels plaisirs...
Tous ces verts tendres...

Les fleurs fragiles des pommiers...
Loin des guerres, des dictateurs, des centrales nucléaires...
Le Vert est notre présent.

Latin Disco

Dans le jardin de curé d'Yport ...
Le poirier est en fleur...
Et le chat se fait piquer ses croquettes...
Par une bande de merles moqueurs.

Elle est loin la Cumbia de LIMA ...
Pourtant je l'ai supportée pendant trois mois...
Dans les bus, les restaurants, la radio...
Et toutes les nuits, cinq jours par semaine.

A cinquante mètres de la maison, il y avait deux discothèques...
La verte, recevant les groupes en vogue...
La rouge, sans toit, mi discothèque, mi bar à putes...
Plus bas dans la rue, la bodega, restait ouverte jusqu'à six heures du matin...
Pour vendre sa mauvaise bière.
A partir de neuf heures du soir, les maisons vibraient au rythme de la cumbia...
Le pire, c'est qu'on finit par s'y habituer, dormir un peu...
Sauf que...
Il y a les bruits de la rue, qui coupent les basses...
La fille qui pousse son dernier cri aigu de protestation...
Avant de se faire sauter sur le capot de la vieille japonaise déglinguée...
Tandis que les copains attendent leur tour ...
En pissant et dégueulant leur bière...
Sur vos plate-bandes...
Rires gras, bagarres d'ivrognes, sirènes de police (Seulement si le sang coule )...
Et à six heures du matin, passe le premier vendeur de fruits...
Avec son tricycle...
"Aceitunas, Paltas"...
Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.

Tranquille pour la journée...
J'allais me réfugier dans le jardin, sous le figuier...
Au pied de l'échelle appuyée sur l'avocatier...
Qui monte vers le ciel...
Sauf qu'on est toujours à la merci d'une invitation...
Et après les salutations d'usage, embrassades de retrouvaille et repas de "pollo"...
Arrive la"cerveza" et là...
Il y a toujours un gugusse qui monte la sono...
Et c'est reparti...

Putain de Cumbia !!!