A Pucachpa quand vient la nuit...
Les cigales se mettent à chanter...
Le ciel s'illumine de milliers d'étoiles...
Et dans la pièce principale...
On déploie les hamacs...
Et on allume l'ampoule de 25w alimentée par un panneau solaire...
Seule concession faite au modernisme.
Cette année, la moitié de la pièce...
Était occupée par la récolte de maïs...
Et un pasteur Baptiste...
Qui égrenait les épis
Et puis surtout il y a le transistor posé sur une petite table...
Un vieux truc rescapé des années 70...
Antenne télescopique cassée prolongée par un fil de fer...
Plus d'interrupteur, ni de réglage de volume...
Mais il suffit de retirer une pile...
Pour l'arrêter.
Il est calé sur une radio grandes ondes...
Et gueule inlassablement...
Soit des matches de foot...
Soit des discours politiques...
Dans la plus pure tradition Bolivarienne...
Ce qui était le cas ce soir là...
Les richesses naturelles restituées au peuple...
Le capitalisme dehors.
Les hamacs se balançaient...
Assis sur mon banc de bois...
J'essayais d'oublier les piqures de moustiques, de sanguros...
Les fourmis qui me bouffaient les pieds...
En pensant au CHE...
Qui est passé par ici lors de son voyage initiatique...
L'épaisse fumée de son havane...
S'élevait au dessus des hamacs...
Et allait chasser toutes les bestioles...
"Hasta la victoria siempre"...
Et tout à coup, plus rien...
L'enfoiré de pasteur avait sorti la pile du transistor...
Et apparaissait bible à la main...
Sous les 25 Watts des projecteurs...
C'était l'heure du sermon...
Tous ceux des hamacs ont sauté à terre...
Pour écouter "la palabra de Dios"...
Une heure, il nous a bassinés...
Avec son "Pecado original"...
Et autre variation autour de Jean le baptiste...
Au final nous sommes allés nous coucher...
Et le pasteur ,bon apôtre, nous a proposé son lit...
Dans la chambre à côté...
Sans nous préciser...
Qu'il se situait sur le parcours des rats...
Qui venaient bouffer son maïs la nuit.
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