je faisais tranquillement le queue dans le Super U de la porte océane.
Une toute petite queue de deux retraités avec des petits paniers.
Et là, j'ai éternué...
Le vieux monsieur devant moi c'est retourné et m' a dit : Doue ho pennigo!
ça signifie à vos souhaits en Breton a-t-il ajouté.
Juste le temps de lui renvoyer une banalité sur la communauté bretonne du Havre, et tout est allé très vite...
En l'espace de deux paniers j'ai revécu "les horreurs de la guerre".
- Instituteur marié à une bretonne, il a appris le breton mais est originaire du nord de la France.
- Il a vécu avec les polonais des mines et parle aussi le polonais.
- Pendant la guerre, capturé dans une rafle, il a été envoyé en camp de concentration.
- Là il a survécu en servant d'interprète aux nazis.
- Ceux qui étaient fusillés pour avoir regardé un "boche" dans les yeux
- Les rafales dans le ventre qui font souffrir deux heures de plus avant la mort, alors qu'une balle dans la tête, c'est immédiat.
- Les morts laissés sur le sol gelé qu'on entasse dans des fosses et qui se mettent à pleurer quand leurs yeux dégèlent.
- La libération par les Russes, quand il a failli se retrouver en Sibérie, parce qu'il avait, aux dires de certains, été trop proche des nazis.
c'est un Monsieur qui a belle allure, et il est reparti sur son vélo, avec sa tranche de jambon et son morceau de fromage à la coupe.
Kenavo...
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